57-J'crisse mon camps dans l'nord

11NO2013

Lorsque j'ai écris ce poème je n'étais pas down. C'est plus une caricature du nord. Remarque, il doit y avoir une part de vérité.

J'crisse mon camps dans l'Nord

Chu pus capable.

Chu t'à boute.

Chu complètement pété.

J'vais craqué.

Y faut que je crisse mon camps.

Le plus loin, le plus vite.

C't'une question de vie ou de mort.

Y faut que je décalisse.

Pour ma santé.

Pour ma survie.

L'Nord c’est rempli de fucké.

Des fuckés comme moi.

Entre fucké on va s'entendre.

Mauvaise ambiance.

C'est dépressif.

mais on va saoul à chaque soir.

Un oubli communautaire.

Un oubli festif.

Un oubli masculin.

L'Nord, seul refuge du mâle.

Dernier bastion.

Dernière chance.

Dernière résistance.

Où les hommes crissé là,

se déconcrisse,

sans femme pour les faire chier.

L'Nord, c’est temporaire.

Le temps de cuver sa peine.

Il faut par contre ne pas tomber dans le vice.

Le vice du malheur.

L'oubli, c’est une drogue.

Il faut faire attention à la dépendance.

L'Nord, c't'un monde irréel.

Un jour, il faut décrisser d'la.

J'ai vu un ami mêlé depuis 8 ans.

Ça fait mal, je comprends.

J'espère abrégé ce laps.

On ne guéri jamais.

On l'enfoui.

On le cache.

On ne guéri jamais.

On bouette toute notre vie.

Mais on marche.

On marche vers le sud,

en oubliant l'Nord.

J'ai le goût de courir, de m'envoler.

GD